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Ahmet Şoreş, représentant du MLKP pour le Rojava : Les opprimés du monde ont besoin du Rojava

Le représentant du MLKP au Rojava, Ahmet Şoreş, a évalué l’attaque de Hesekê par Daesh, en soulignant que cette attaque a pu être mise en échec par la résistance du peuple, son autodéfense et sa collaboration avec les forces révolutionnaires. Şoreş lance un appel aux peuples du monde : « Pour la libération des peuples opprimés, l’autogestion doit être maintenue en vie. Pour cela, tout le monde devrait participer aux processus de construction ainsi qu’aux actions de solidarité”.
Le représentant du du Parti Communiste Marxiste-Léniniste (MLKP) au Rojava, Ahmet Şoreş, a évalué l’attaque de Daesh contre la prison de Sina et les événements qui ont suivi.
Şoreş, qui était invité au programme Rojava de la chaîne Özgür TV, a déclaré que l’EI avait pu réaliser l’attaque de Hesekê avec l’aide de l’État turc et d’autres États réactionnaires de la région, et que les forces révolutionnaires avaient pu infliger une nouvelle défaite majeure à l’EI.
Aussi bien la Turquie que d’autres États réactionnaires de la région et les forces impérialistes espéraient que l’attaque de l’EI serait un succès, car selon Şoreş, Daesh seul n’a pas la force nécessaire pour y parvenir. Plus loin, Şoreş affirme que l’attaque a pu être mise en échec par la résistance commune du peuple, rapidement organisée, avec les forces révolutionnaires.

L’EI a perpétré une attaque sur Hesekê. Les affrontements ont été longs et violents et ont duré plusieurs jours. Comment évaluez-vous cette attaque ?

Il y a eu une attaque de grande ampleur de l’EI contre la prison de Sina à Hesekê. Nous rendons hommage aux combattants des Forces Démocratiques Syriennes qui se sont défendus héroïquement pendant l’attaque et qui ont organisé la défense dès qu’ils ont entendu parler de l’attaque, pour avoir protégé notre peuple et la structure de l’administration autonome et, surtout, pour avoir empêché l’EI d’atteindre ses objectifs. Tout cela a été couronné par une victoire. Nous rendons hommage aux combattants des FDS qui sont morts en martyrs en luttant héroïquement dans cette résistance et souhaitons renouveler ici notre promesse de maintenir l’héritage qu’ils nous ont transmis.

La vaste attaque de l’EI a finalement pu être déjouée

En fait, il s’agissait d’une attaque de grande envergure et militairement planifiée par l’EI. Au vu de l’image globale qui en a résulté, il n’est pas difficile de le voir et de le reconnaître. L’attaque a fait l’objet de nombreuses évaluations et publications. Ceux qui étaient sur le terrain dans le conflit et la guerre l’ont exprimé par leurs propres actions et natures. Si nous regardons les déclarations de l’EI, leur objectif principal était d’enlever certains de leurs chefs, c’est-à-dire des personnes qu’ils définissent comme des commandants. Bien entendu, ils étaient conscients que cette attaque d’enlèvement se transformerait en une bataille plus importante. L’EI est une milice qui connaît bien la guerre et qui peut la mener. L’EI est une force hostile qui mène une guerre aussi bien contre les YPG/YPJ, les combattants internationaux, que contre les communistes et les combattants du SDF, c’est-à-dire les milices populaires.

Nous sommes donc confrontés à un EI qui est parfaitement informé des champs d’action et des forces en présence. Grâce à une préparation minutieuse et à tout le soutien qu’il a pu obtenir, il a pu mener ce type d’attaque.

L’EI affirme qu’au cours de l’attaque, il aurait réussi à enlever certaines personnes. Il ne s’agit pour l’instant que d’une affirmation. Pourquoi ? Parce que les FDS ont dit que des milliers d’entre eux s’étaient rendus. Les enfants que l’EI utilisait comme boucliers humains ont pu être sauvés. Tout cela a été prouvé par des enregistrements vidéo. Dans ce contexte, les FDS ont pu être à la hauteur de leur objectif d’être une milice populaire luttant pour l’humanité, la liberté, la révolution des femmes et la libération des femmes, et ont pu déjouer cette attaque avec la plus grande sensibilité.

L’EI est une organisation qui massacre les gens, qui a recours à tout les moyens pour atteindre ses objectifs. En revanche, le gouvernement autonome du Rojava, notre peuple et sa milice, ainsi que les idées révolutionnaires et socialistes qu’ils ont développées, ont agi de manière responsable, conformément à leurs valeurs, et ont capturé nombre d’entre eux, vivants ou blessés. Notre milice, les enfants de notre peuple qui, avec les révolutionnaires, les communistes et les patriotes, ont lutté pour l’autogestion et y ont cru, ont œuvré à ce succès.

Tout le travail a été réalisé dans le cadre de cette orientation.

La résistance et l’autodéfense ont été rapidement organisée.

Des milliers de membres de l’EI ont été arrêtés. Une partie a pu s’échapper. Du moins, sortir de la prison. Les évadés se sont répandus à l’intérieur de la prison et dans les quartiers environnants d’Hesekê. Cela peut être prouvé par des données, car ils ont été arrêtés plus tard. Ils ont été capturés dans les rues, à la campagne ou dans les maisons où ils se cachaient. Ils ont également été capturés en partie par notre peuple. Lorsqu’ils sont entrés de force dans leurs maisons, ils ont été arrêtés et remis aux milices d’autogestion. Certaines familles ont combattu et l’EI a pu en assassiner quelques-unes. Un certain nombre de membres de l’EI ont également été blessés. Les opérations se poursuivent à ce sujet. Tout est mis en œuvre pour que ces opérations soient menées à bien. C’est pourquoi nous ne nous attendons pas à ce que les membres de l’EI dispersés dans la prison et dans les quartiers environnants d’Hesekê puissent tenir assez longtemps et organiser une nouvelle attaque puissante dans ce court laps de temps. En effet, grâce à cette attaque, nous pouvons très facilement constater que notre armée populaire, notre structure gouvernementale autonome et notre peuple dans son ensemble ont pu rapidement organiser une forte résistance d’autodéfense et empêcher considérablement l’attaque d’atteindre son but. Bien entendu, cela s’est fait en collaboration avec les martyrs. Tout le monde sait qu’il est difficile de défendre un pays et la liberté sans martyrs. Tous ceux qui luttent pour la liberté, qui croient en elle, le savent. Nous avons également été témoins de cela durant cette période.

L’EI a connu sa première et plus grande défaite au Rojava

Selon certains témoignages de membres de l’EI capturés, l’État turc aurait offert un soutien direct aux assaillants. Dans le même temps, la Turquie mènerait des attaques à Tîl Temîr, Ayn Îssa et Şengal. Comment faut-il évaluer cela ?

Face aux éléments dominants du système impérialiste-capitaliste, l’EI s’est mis en scène comme le représentant des peuples musulmans, donc comme le représentant de la religion musulmane opprimée. Mais tout le monde sait qu’il n’en est rien. L’EI est avant tout une force qui fait de la politique et qui a été organisée sur le terreau créé par les forces régionales d’exploitation qui coopèrent avec les forces impérialistes. Cette illusion a été clairement brisée dans le contexte de la révolution démocratique populaire qui a commencé au Rojava et s’est étendue au territoire arabe. Les peuples arabes, kurdes et assyriens ont proclamé avec force ce que l’EI signifiait pour les opprimés et les travailleurs du monde entier, pour leur peuple. Tous deux ont lutté héroïquement contre cette bande et ont fortement réfléchi à son objectif et à la manière dont ils ont maintenu leur existence en tant que force armée. Et c’est au Rojava que l’EI a subi sa première et plus grande défaite. Ensuite, ses défaites ont commencé à s’étendre. L’IS devait être relancé et réactivé au Rojava. Les forces impérialistes, qui se qualifient elles-mêmes de coalitions, et l’État turc, qui a fait de la politique avec elles, ont redonné vie à Daesh. Il n’y a aucun doute à avoir à ce sujet. D’accord, l’EI est une force en soi, mais nous savons qu’il était très difficile de s’emparer de ce pouvoir en tant qu’organisation seule. L’ordre qu’il voulait instaurer n’était pas en contradiction avec les intérêts des puissances impérialistes, notamment les États-Unis, le régime colonial fasciste turc et la dictature d’Assad. Bien sûr, ce sont précisément ces forces qui sont derrière l’attaque contre la prison de Sina et aussi contre notre administration autonome. Les pays impérialistes, que nous appelons la coalition, ont créé un champ politique pour la Turquie, tout comme la présence à la fois de la Russie et d’Assad a joué un rôle crucial. Ils ont ouvert la voie à l’EI, ils l’ont aidé. On peut le démontrer à l’aide d’exemples concrets. Par exemple, le fait que l’attaque de l’IS sur la prison de Sina a eu lieu à certaines dates historiques. Tout comme le jour de la libération de Kobanê ou l’attaque de l’occupation sur Efrîn. Le fait que l’attaque tombe un tel jour historique a également une signification particulière pour l’EI. Ce sont les jours historiques du calendrier de la révolution du Rojava et de notre système d’autogestion. De ce point de vue, elles revêtent une importance capitale. Alors que les attaques ont été perpétrées à de telles dates historiques, l’État turc a organisé au même moment une attaque contre le Şengal. Comme tout le monde le sait, Şengal est une région située à l’est et au sud-est de Hesekê. C’est un endroit où l’on sait qu’il existe une solidarité entre les combattants du Rojava et ceux de Şengal. Par ailleurs, l’État turc a lancé une nouvelle attaque de grande envergure contre Ayn Îssa.

Le rôle de l’Etat turc dans cette attaque est devenu visible.

Toute personne qui s’occupe de politique et qui a de l’expérience dans ce domaine peut très facilement constater tout cela. Nous pouvons également voir quel type de stratégie et de tactique l’État turc suit. L’État turc est un sujet direct de cette attaque. Par exemple, ils ont attaqué Ayn Îssa le même jour. A partir du moment où une forte ligne de résistance et de défense a été organisée autour de la prison de Sina, ils ont cette fois-ci augmenté leurs troupes sur les lignes de Til Temir et de Zirgan et y ont mené différentes tentatives d’attaque. Apparemment, ils prévoyaient d’accélérer la fuite des bandes de l’EI afin qu’elles puissent se réfugier au nord-ouest, dans les régions de Til Temir et Zirgan. Face à la résistance et à la défense de cette région, l’État turc s’est à nouveau précipité pour aider l’EI, qui ne pouvait pas progresser seul à la vitesse souhaitée.

Ceux qui permettent la présence de l’État turc dans le nord du Rojava et l’est de la Syrie sont les forces de la coalition, les forces impérialistes. Ce sont également la Russie et la Syrie. Il est tout simplement impensable qu’elles n’aient pas été au courant des plans d’attaque ou qu’elles n’aient pas eu d’informations en amont, si nous regardons de plus près les attaques contre Şengal et Ayn Îssa, il est évident que la Turquie était présente lors de l’élaboration du plan. Les autres forces étaient également au courant avec certitude. Car ils ont retiré des forces de certains endroits. Le régime d’Assad, par exemple, a évacué certains endroits de Raqqa. Il y a créé des brèches. Ensuite, quand les brèches se forment, tu dois inévitablement porter ton attention sur autre chose. Tu es alors obligé de mobiliser tes forces contre les dangers et les infiltrations qui pourraient combler ces lacunes. Cela implique d’étendre l’attention des forces armées existantes à d’autres zones que Hesekê. Ce sont là quelques éléments tactiques d’une opération militaire que nous pouvons identifier comme des détails. Dans tout cela, nous voyons le rôle de l’État turc dans l’attaque.

Il est difficile pour l’EI d’atteindre son objectif seul.

Hesekê était-elle la seule cible de l’attaque des bandes de l’EI, ou y avait-il des considérations pour une attaque encore plus importante ?

Il ne s’agit pas d’une attaque que l’EI aurait pu organiser seul. Pourquoi ? Parce que notre gouvernement autonome est un pays qui se défend et se construit avec son armée, les Arabes, les Kurdes, les Arméniens, les Assyriens, les communautés religieuses, les femmes, les hommes, les personnes de sexe différent. Ici, il est très difficile pour l’EI d’atteindre ses objectifs de manière autonome. Chaque dynamique a participé à l’attaque selon ses propres intérêts. L’EI peut considérer la libération des soi-disant émirs comme une priorité. L’attaque peut également n’avoir servi que cet objectif. Mais la libération de ces bandes nécessite une force et une planification importantes. Le fait que l’EI, vaincu dans sa forme actuelle, retrouve une nouvelle vie n’a pas de fondement particulièrement solide. Car notre peuple est du côté de l’administration autonome. Mais cela ne veut pas dire que c’était entièrement le cas. Comme vous avez pu le constater, l’EI a pu cacher temporairement les forces qu’il avait amenées et placées pour son attaque depuis l’extérieur. D’autres forces ont également joué leur rôle. Par exemple, l’État turc peut avoir participé avec une stratégie différente. Ils pensent peut-être : « Tenons Hesekê le plus longtemps possible » ou « Combinons-le avec Til Temir », « Unissons cet endroit avec les zones de l’EI en Irak ». Pas seulement avec la ligne dite M4 de 30 à 40 km, mais ils peuvent aussi penser « créons une autre ligne ». Ce sont les sujets qui sont discutés. Cela a également été mentionné dans les déclarations des FDS, l’administration autonome. Ce sont des sujets importants. Car ce sont des situations qui ne sont pas seulement définies par l’analyse, mais aussi par l’examen des déclarations des forces impliquées dans l’opération. Autres forces, forces de la coalition, Russie et Syrie ; Plus le pays de la gouvernance autonome est bouleversé, plus la paix y est perturbée, plus la structure du système existant se désagrège, plus ils manquent de sens à leur propre existence. Ils saisiraient l’opportunité de diffuser et de maintenir leurs intérêts politiques. Bien sûr, nous pouvons inévitablement constater qu’ils se sont rapidement positionnés avant, pendant et après cette planification.

Le plus grand dilemme de l’EI est qu’il a affaire à une force qui ne fait qu’un avec le peuple.

L’IS a essuyé une nouvelle défaite à l’occasion de l’anniversaire du succès de la résistance de Kobanê. Que voulez-vous dire sur les victoires de l’anniversaire de Kobanê et de Hesekê ?

Le dilemme probablement le plus important de l’EI est qu’il se bat contre une force révolutionnaire étroitement unie au peuple. Sur le territoire du Moyen-Orient, le terrain populaire est similaire. Il y a un système de gouvernement autonome et une armée populaire qui, avec la liberté acquise, se porte garante du fait que chacun puisse s’exprimer avec sa foi et son identité nationale. Il est difficile pour l’EI d’opposer une résistance à tout cela. Cela s’est traduit par le soutien effectif des forces de la coalition impérialiste, en particulier des États-Unis. Entraînement, aide en armement et ouverture de corridors. Ils voulaient créer des brèches en déstabilisant les systèmes administratifs ici, afin que l’EI puisse s’y implanter et revenir sur le devant de la scène. Tout cela est la conséquence de la politique de coalition.

L’État turc a également tenté de faire tomber Kobanê via Daesh. L’espoir était que « Kobanê tombe d’un moment à l’autre ». Une fois de plus, on veut répéter la même chose. Nous pouvons observer cela de quelques autres manières. L’État turc, par exemple, se bat pour maintenir son occupation dans ces régions. Il y a quelques mois, il a fait des expériences, il a essayé de l’imposer. En outre, le gouvernement autonome a déclaré que notre pays, notre peuple, notre armée populaire se battraient contre cela, s’opposeraient à lui et feraient tout ce qui est possible pour cela. Cela allait également à l’encontre des intérêts des autres forces. Que s’est-il passé ? On a à nouveau joué la carte de l’EI. Tout comme à Kobanê, l’EI a de nouveau été vaincu. Nous ne considérons pas comme un succès le fait que certains émirs aient pu s’enfuir. L’essentiel est de savoir à qui nous avons pu faire échec grâce à notre victoire. La victoire de Kobanê a donc été quelque peu répétée. Comme tout le monde le sait, il y a eu beaucoup de destructions, de martyrs et de vétérans à Kobanê. Tout cela a été accepté avec l’euphorie de construire un nouveau pays. Aujourd’hui, c’est pareil. Donc, avec notre victoire et la résistance qui a rendu cette victoire possible, nous serons toujours euphoriques face aux jours d’aujourd’hui et de demain. Ceux qui ont organisé cette attaque, ceux qui l’ont dirigée, ceux qui l’ont espérée, notamment l’État turc et Assad, devront faire face au désespoir que ces défaites entraîneront. Nous avons gagné.

Nous sommes un peuple qui veut vivre libre sur sa terre.

Les attaques d’invasion se poursuivent. Que souhaitez-vous dire sur les développements dans le nord et l’est de la Syrie et sur l’avenir de la révolution ?

On sait maintenant jusqu’où notre révolution du Rojava s’est étendue. Elle a commencé par la révolution kurde et s’est transformée en une révolution populaire démocratique à laquelle ont participé les peuples arabe, arménien et assyrien. Le pays de gouvernance autonome, que nous définissons comme un pouvoir populaire démocratique, s’est cristallisé sur ce seul aspect et existe depuis des années. Nous menons des discussions sur le fait que notre pays est sous occupation. C’est ce que fait notre peuple. Efrîn est le sol de notre pays, il est occupé. Girê Spî et Serêkaniyê sont des territoires de notre pays et ils sont occupés. C’est ainsi que les peuples kurde, arabe, arménien et assyrien le définissent. Comment notre peuple a défendu la révolution, comme il a défendu la terre libre, les concepts, les définitions, les organisations dans lesquelles il s’est organisé sont l’expression très efficace de ce changement.

Assad dit « les puissances étrangères doivent partir ». Il nous considère donc aussi comme des étrangers. L’État turc dit « il y a des puissances étrangères là-bas, les terroristes doivent partir ». La coalition et d’autres forces impérialistes utilisent un langage similaire. La contradiction peut être très clairement identifiée à l’aide du langage et des mots du colonialisme, de l’occupation et entre les citoyens/citoyennes du pays libre issus de la révolution. Il est difficile de trouver quelque chose qui l’explique mieux que cela. Notre peuple les appelle des « envahisseurs », notre peuple les appelle des « colonialistes », notre peuple les décrit comme des « étrangers ». Parce que nous sommes un peuple qui veut vivre en liberté sur sa terre et qui y est parvenu. Nous le voyons également lors de l’attaque de la prison de Sina et de la tentative stratégique déjouée. En d’autres termes, nous avons vu ici comment le peuple, la structure de l’administration autonome, les institutions et les forces d’autodéfense ont agi rapidement.

Le peuple n’a pas quitté Hesekê, il n’y avait aucun signe de panique ou de peur.

L’un des facteurs les plus importants a été que notre peuple n’a pas quitté la ville. Dans les combats précédents, il y avait beaucoup plus de déplacés. Ici, c’était différent. Le peuple n’a pas abandonné Hesekê. Dans le cadre d’une meilleure défense et de la découverte de bandes cachées, certains quartiers ont été temporairement évacués. C’était de toute façon pour la sécurité du peuple. En dehors de cela, il n’y a eu aucun signe de panique ou de peur. C’est très important. Les puissances impérialistes-capitalistes qui ont déjà vu cela, les colonialistes, en particulier la Turquie et Assad, paniquent à ce niveau de la révolution et essaient d’utiliser tout ce qu’ils ont. Que ce soit en exploitant différents éléments comme les tribus, les croyances ou en utilisant les personnes à corrompre comme agents. Rien de tout cela n’a empêché notre gouvernement autonome de continuer à exister avec assurance et de maintenir son existence, qui est liée à celle du peuple. Mais est-ce suffisant ? Notre peuple local, les révolutionnaires qui nous surveillent, les démocrates, les opprimés progressistes du monde entier, peuvent eux aussi se rendre compte que ce n’est pas suffisant. Aucune révolution ne peut résoudre d’un seul coup les problèmes qui découlent de l’histoire de classe et sexiste. Mais elle peut poser les jalons pour résoudre ces problèmes. Nous aussi, nous avons commencé à le faire et nous continuons. Nous continuons à nous opposer à ces attaques et tentatives d’invasion. Ce n’est pas seulement en résistant, mais aussi en construisant que nous poursuivons notre travail pour le progrès. Notre peuple y croit.

Les opprimés du monde ont besoin du Rojava

Les révolutionnaires, les forces démocratiques, les communistes et tous les opprimés du monde doivent y croire aussi. En premier lieu, ils doivent élargir les perspectives qui façonnent cette croyance. Ils doivent aiguiser leur foi. C’est alors que des pas en avant plus puissants et plus fructueux pourront être faits sur cette île libre. C’est pourquoi les peuples et les opprimés du monde entier devraient soutenir encore plus cet endroit. La révolution en a besoin. En fait, non seulement elle en a besoin, mais eux aussi ont besoin de cette révolution et de sa pérennité. Tout d’abord, ils doivent accroître cette compréhension. Car lorsque cette révolution s’est développée, l’EI a été vaincu à plusieurs reprises. Alors pourquoi devraient-ils continuer à vivre dans la peur dans d’autres régions ? L’EI peut être vaincu, après tout. Il ne faut pas exagérer. C’est une lutte très violente, c’est vrai. Mais si l’humain renforce sa foi en la liberté, s’il ne fait pas de sa propre existence un objectif, s’il fait de la liberté, de l’égalité, principalement un objectif par rapport à l’humanité, un objectif pour tous les êtres vivants et la nature, il n’y a pas d’ennemi qui ne puisse être vaincu.

Le Rojava l’a montré de manière impressionnante, oui, mais le Rojava a encore besoin de soutien. Mais nous devons poser l’équation dans l’autre sens. Pour que les opprimés du monde entier puissent eux aussi atteindre leur propre liberté, triompher, l’autogestion doit continuer à vivre. Ils devraient le montrer par des actions de solidarité, où qu’ils soient, ainsi qu’en participant aux processus de construction du Rojava. Alors quels sont les besoins ? Ce sont des travailleurs qualifiés. C’est une force de combat qualifiée. En fait, des personnes capables d’établir une technique, une technologie et un système. Ils existent déjà dans différentes parties du monde. Si nous regardons autour de nous, nous pouvons voir des communistes, des révolutionnaires, des personnes en quête de liberté, d’égalité, des femmes, des hommes et des personnes LGBTI+. Ils peuvent venir travailler ici de leur plein gré. Dans les rangs de la reconstruction, de la défense. C’est exactement ce dont le Rojava a besoin. Par exemple, si la prison de Sina était vraiment adaptée pour garder ces bandes en sécurité, cette tentative d’enlèvement aurait touché la prison. Pourquoi ? Parce que cela n’existait pas. C’est un bâtiment qui a été transformé en prison avec la restauration d’un bâtiment qui avait été construit comme une école. Quiconque comprend un peu la construction peut voir à quel point c’est une entreprise difficile. Les personnes qui vivent ici montrent leur forte confiance dans la révolution du Rojava, leur foi en la révolution du Rojava. Ils l’ont prouvé une fois de plus en déjouant l’attaque de l’EI.

Nous voulons nous efforcer de construire le socialisme

Qu’aimerais-tu ajouter en conclusion ?

Pour défendre à la fois la construction sociale et la liberté, nous nous concentrons, en tant qu’autogestion, sur le développement commun avec notre peuple en termes d’intégrité politique, militaire, économique et idéologique. Comme je l’ai déjà mentionné, cela peut aussi être compris comme un appel. Pour que la révolution puisse se développer et grandir, nous souhaitons que toutes les forces politiques et tous les individus s’occupent et travaillent sur leurs tâches et responsabilités, de la défense de l’autogestion à la construction d’un État socialiste.

Les forces et les sujets au sein de la structure sociale existante au Rojava le font et ils ne cesseront pas de le faire. Nous attendons et espérons que les communistes et les révolutionnaires, les personnes organisées et les forces qui se considèrent comme avant-gardistes au sein de la géographie de ce pays libre prendront des mesures plus rapides en ce qui concerne l’organisation de la construction socialiste.