Zhina (Mahsa) Amini, une femme kurde de 22 ans, a succombé à des graves blessures à la tête à l’hôpital le 18 septembre. Mardi, Zhina a été arrêtée par la « police des mœurs » iranienne parce qu’elle ne portait pas “correctement le voile“ comme l’exige la loi islamique. Elle a ensuite été arrêtée et battue si violemment qu’elle a dû être hospitalisée. Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de Zinha dans sa ville natale de Saghes au Rojhilat. Les femmes ont retiré leur voile, scandé des slogans contre le régime fasciste iranien, exigé la fin des lois patriarcales et une vie libre et sûre pour toutes les femmes.
En réaction à ce meurtre atroce et aux protestations combatives qui ont eu lieu lors des funérailles de Mahsa, l’État fasciste islamiste iranien tente avec véhémence de faire passer le féminicide sous silence. Une importante coupure d’Internet a été enregistrée dans le pays après les manifestations et, concernant les circonstances de la mort de Mahsa, les autorités affirment qu’elle serait décédée de problèmes cardiaques. Des rapports de témoins et des images montrent pourtant clairement que les déclarations des autorités ne sont que des mensonges. Les actions de l’État iranien s’inscrivent dans une longue tradition de violence contre les femmes. La semaine dernière, l’Iran a condamné à mort deux activistes lesbiennes LGBTI+, Elham Choubdar et Seddiqi Hamedani, pour leur engagement politique. Le régime politique islamique réactionnaire iranien a toujours fait de la vie des femmes un enfer par le biais de lois et d’autorités patriarcales, mais ces derniers temps en particulier, on constate une augmentation de la violence envers les femmes et les LGBTI+. Si l’on considère la crise et ses conséquences en Iran, l’augmentation de la violence et de la répression contre la population, et donc aussi contre les femmes, n’a rien d’étonnant : en effet, cela fait des mois que les gens descendent dans la rue pour protester contre la hausse des prix des denrées alimentaires et du gaz, contre l’inflation et pour une rémunération équitable. Que ce soit les travailleurs du pétrole ou les enseignant-es qui, malgré la répression, prennent massivement la rue pour faire grève et défendre leurs droits, le pays est traversé par des vagues de protestation. Ainsi, comme dans tout autre pays capitaliste, la violence contre les femmes augmente en période de crise. L’État tente par tous les moyens d’étouffer dans l’œuf la montée en puissance des mouvements révolutionnaires, en particulier des mouvements de femmes. Les attaques coordonnées contre les femmes et les LGBTI+, comme justement celle contre Mahsa Amini, visent à mettre au pas les révolutionnaires, à les réduire et à briser leur résistance.
Nous savons également que la violence patriarcale n’est pas propre au régime politique islamiste iranien. En France, chaque jour, un mari tente de tuer sa femme et un sur trois y parvient. Le nombre de féminicides augmente en France et dans tous les autres États capitalistes du monde, tous au bord d’une grave crise économique. Ainsi, contrairement à ce que les médias bourgeois voudraient nous faire croire, la violence contre les femmes et les personnes LGBTI+ n’est pas un problème culturel, mais fait partie intégrante de l’ordre social patriarcal. Le patriarcat ne connaît pas d’origine. Il tente de déterminer nos vies et tente de nous mettre à genoux, nous les femmes.
Malgré toute la répression de l’État bourgeois, ils ne pourront pas briser notre résistance. Même si cela peut souvent sembler ainsi, nous ne sommes pas sans défense face au patriarcat, nous ne devons pas continuer à accepter les féminicides quotidiens, le harcèlement et la violence quotidienne. Les femmes du monde entier nous montrent la voie, que ce soit en Iran, en Afghanistan, en Colombie ou en Pologne : La résistance organisée des femmes brise toutes les chaînes !