Le 14 mai, va se dérouler en Turquie et au Kurdistan les élections présidentielles et législatives. Alors que Recep Tayyip Erdogan est au pouvoir depuis 21 ans et que les conditions de vie du peuple se dégrade de plus en plus à chaque instant, un vent d’espoir s’élève autour du candidat commun des oppositions, Kemal Kilicdaroglu. Que représentera sa victoire et est-ce qu’il est possible de battre le fascisme avec les urnes ?
Tout d’abord, commençons par donner la définition du fascisme : le fascisme est le terrorisme dirigé de la bourgeoisie monopolistique (qui détient les monopoles) sur la population dans les conditions de crise économique profonde ou dans un développement de l’esprit révolutionnaire dans les masses travailleuses.
Maintenant que nous avons résumer brièvement le fascisme, nous pouvons nous demander si la Turquie est un pays fasciste et depuis quand ?
Le fascisme en Turquie n’est pas arrivé avec Erdogan et était présent même avant la fondation la République de la Turquie en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk. En effet, elle remonte au moment où le comité Union et Progrès (ITC) était au pouvoir avant la Première guerre mondiale sous l’Empire ottoman quand au sein du Parlement, issu des premières élections après la proclamation de la monarchie constitutionnelle régnaient des conflits internes, l’incertitude, l’insécurité et le chaos suite à des rivalités politiques et la volonté de l’ITC de vouloir dominer seul le pouvoir. En 1913, l’ITC s’est emparé de tous les pouvoir par un coup d’État soutenu activement par l’impérialisme allemand.
Après s’être emparé du monopole du pouvoir par le coup d’État de 1913, l’ITC façonne un régime que l’on pourrait qualifier de proto-fasciste. Il établit l’Organisation Spéciale (Teşkilat-ı Mahsusa) notamment impliqué dans le génocide arménien qui était charger des actes d’anti-renseignement, de propagande, d’organisation et d’assassinat en Turquie et à l’étranger.
Après la défaite dans la Première guerre entre les puissances impérialistes, Mustafa Kemal Ataturk, qui était membre de l’ITC, a profité de cette opportunité politique, a rejeté l’ITC pour fonder le Hakimiyet-i Milliye. Mustafa Kemal et ses amis étaient d’anciens membres de l’ITC et étaient généralement des officiers de haut rang. Leur objectif était de mettre fin à l’occupation impérialiste et d’établir leur propre État dans lequel la bourgeoisie turque dominerait les frontières du Pacte National (Misak-ı Millî) et protégerait son marché. En même temps, par l’intermédiaire des notables et des chefs de tribus au pouvoir, ils visaient à turquifier complètement les peuples musulmans qu’ils ont rassemblées autour d’eux et à les dissoudre dans la nation turque.
L’année 1923, avec le traité de Lausanne et la proclamation de la république, marque un tournant dans la construction juridique de la dictature de M. Kemal. Le droit de s’organiser, de se syndiquer ou de former des associations a été confisqué. En 1925, le droit de grève, qui avait été obtenu quelque temps après la révolution bourgeoise de 1908 mais avait été usurpé de facto, a été interdit de jure sous le prétexte de la rébellion de Sheikh Sait. Le Parti Communiste, en tant qu’organisation de la classe ouvrière luttant pour des objectifs politiques, est déjà violemment écrasé et interdit ! En 1927, la grève des ouvriers des chemins de fer de Fevzipasa, employés par une société britannique, est réprimée dans le sang, 7 ouvriers ont été massacrés !
Esad Bozkurt, officier de théologie et ministre de la Justice, a énoncé son célèbre paradigme raciste à cette époque : “Le maître de ce pays est le Turc. Les non-Turcs n’ont qu’un seul droit dans la patrie turque, celui d’être des serviteurs !“. Dans le même temps, le slogan “Heureux d’être turc“ a été lancé. Dans le plan idéologique, de nouvelles théories racistes ont été avancées. La Société historique turque a reçu l’ordre de produire la thèse sur l’histoire turque, qui avance l’idée que toute l’humanité descend des Turcs. Des inepties racistes et fascistes telles que la théorie du langage solaire, qui prétend que le turc est à l’origine de toutes les langues, sont produites.
Pendant la période de le Seconde guerre mondiale, la dictature fasciste des kémalistes, sous la direction du « chef national » Inönü, a utilisé ses liens avec le monde impérialiste en faveur de l’Allemagne hitlérienne. Au sein du régime, le pro-allemand Saraçoğlu a été nommé Premier ministre et Menemencioğlu ministre des Affaires étrangères, et la coopération avec l’Allemagne fasciste a été encouragée. En outre, lors des négociations avec les nazis, un marché a été conclu pour la domination coloniale des peuples turcs, qui devait être entreprise en coopération après l’occupation de l’URSS.
Après la certitude de la défaite de l’Allemagne hitlérienne, le « chef national » oriente le régime en faveur des impérialistes victorieux. Le mouvement turciste, qu’il avait encouragé pendant la guerre, fait l’objet d’une enquête en 1944.
Dans le processus de transition vers le régime bourgeois pluripartite, la dissolution du régime fasciste sous la forme d’une dictature à parti unique commence. Cependant, la transformation de la structure étatique fasciste moniste institutionnalisée sous le règne de M. Kemal et d’I. Inönü n’a pas conduit à un régime démocratique bourgeois.
Les élections de 1950 sont remportées par le Parti démocratique (PD) de Bayar et de Menderes, qui a rassemblé en son sein la réaction contre le fascisme du « Chef national ». Le gouvernement du PD se voit également offrir la possibilité d’adhérer à l’OTAN. Le gouvernement Bayar-Menderes a participé activement à la guerre menée par les États-Unis contre la Corée du Nord démocratique. En récompense de cette servilité, l’État bourgeois turc est devenu membre de l’OTAN. La Turquie a commencé à prendre la forme d’une néo-colonie des États-Unis.
Vers 1960, la réaction et la colère des travailleurs et des opprimés, mais surtout de la jeunesse étudiante et des intellectuels, contre la dictature de Bayar-Menderes s’amplifient. Les classes dirigeantes sont politiquement divisées. Il devient nécessaire de surmonter la crise du pouvoir. Le Comité d’unité nationale (MBK), dirigé par la clique soutenant le CHP dans l’armée et comprenant le fasciste Türkeş et ses partisans, s’est emparé du pouvoir par le coup d’État militaire du 27 mai 1960. Dans la lutte pour le contrôle de l’État, la clique Bayar-Menderes a été vaincue et la défaite a été scellée par la potence.
En 1971, un nouveau coup d’État militaire fasciste réalisé le 12 mars a été la réponse de la contre-révolution à la montée révolutionnaire. Le gouvernement fasciste quasi-militaire crée par le coup d’État visait à éliminer la faiblesse institutionnelle créée par la constitution de 1961. De même, il s’agit de consolider la position de la clique américaniste de l’OTAN dans l’armée turque en s’appuyant sur le Département des Opérations Spéciales. La restauration fasciste de l’appareil d’État est en marche…
Plus tard, afin de ne pas perdre la Turquie, qui était leur “avant-poste“ dans la Guerre froide, les États-Unis et l’OTAN ont assumé le rôle d’organisateurs directs du coup d’État militaire fasciste du 12 septembre 1980 qui avait pour tâche principale d’arrêter la montée révolutionnaire, de fermer toutes les institutions révolutionnaires et progressistes, d’interdire les activités politiques, d’écraser et de détruire tous les foyers de la résistance antifasciste ! La bande des cinq généraux s’est lancée dans l’achèvement, par une terreur fasciste débridée, de la restructuration fasciste de l’État bourgeois turc, travail qui avait commencé avec le coup d’État de 1971 mais n’avait pu être mené à terme en raison de l’intensification de la lutte des classes. La constitution de 1982 a été rédigée à cette fin, des lois et des interdictions fascistes ont été décidées l’une après l’autre dans ce même but. La synthèse turco-islamique devient l’idéologie officielle. Le Conseil de sécurité nationale (MGK), créé par la nouvelle constitution, est la structure qui incarne le pouvoir politique sur le gouvernement, le parlement et toutes les autres institutions de l’État. « Les décisions du Conseil de sécurité nationale sont prises en considération par le Conseil des ministres », tel est l’argument juridique.
La période de réouverture du parlement bourgeois, mais dépendant de l’autorité du « parti des généraux », est maintenant la période du régime fasciste semi-militaire, en d’autres termes, la dictature fasciste du MGK. Malgré toutes ces agressions colonialistes et fascistes, la colère et la réaction croissantes de la classe ouvrière et des opprimés ne peuvent être évitées. Le soulèvement de Gazi, qui a éclaté en mars 1995, a annoncé une nouvelle poussée révolutionnaire. Par exemple, après de nombreuses années, le 1er mai a été célébré avec la participation de centaines de milliers de personnes. Avec le « coup d’État postmoderne » du 28 février, les rangs de la contre-révolution ont été réorganisés. Les partis et organisations politiques islamistes, qui ont accédé au gouvernement et ont eu tendance à renforcer leurs positions dans l’appareil d’État bourgeois, ont été repoussés par le « parti des généraux ». L’emprisonnement du leader du peuple kurde Abdullah Öcalan et l’attaque sanglante du 19 décembre contre le mouvement révolutionnaire dans les prisons ont suivi.
Alors que les partis bourgeois réactionnaires et fascistes bien connus ont subi les défaites les plus spectaculaires de leur histoire lors des élections de 2002, restant en dessous du seuil des 10 %, l’AKP, qui n’avait pas été usé par le processus de crise, promettant « démocratie et justice » et brandissant la bannière du changement bourgeois européen, est parvenu à remporter un nombre significatif de voix et à former seul un gouvernement.
L’AKP et la secte Gülen, soutenus par l’impérialisme américain et la bourgeoisie monopoliste collaborationniste, se sont comportés comme les nouveaux détenteurs du pouvoir politique dans les années 2010. Dans cet affrontement interne féroce de la contre-révolution, le bloc de l’AKP, qui a également reçu le soutien de la bourgeoisie libérale et de la gauche libérale, a dominé la haute bureaucratie après le référendum sur les amendements constitutionnels. La rupture du pouvoir politique des généraux signifie la fin du caractère quasi-militaire de la dictature fasciste.
Ayant acquis le pouvoir réel, Erdoğan rejette le discours sur la démocratie de l’UE et le programme de changement bourgeois. Il intensifie ses démarches ambitieuses pour surmonter l’insolubilité face à la crise du régime, qui a ébranlé la république bourgeoise turque, dont la durée de vie approche le siècle, depuis les fondements de son existence, par la restauration politique islamiste fasciste du régime. L’interdiction renouvelée du 1er mai, l’autorisation donnée à la police de tuer presque au hasard, l’escalade de la terreur policière fasciste face au soulèvement de Gezi, la préparation d’un « plan d’effondrement » pour écraser le mouvement démocratique national kurde, et enfin le renversement de la table des négociations d’İmralı sont les principales pierres angulaires de la route menant à l’établissement de la dictature d’Erdoğan sous la forme d’une présidence. Avec un appétit pour le leadership régional, une politique d’agression colonialiste et expansionniste est poursuivie selon des lignes néo-ottomanes et sur la base de l’exploitation des contradictions croissantes entre les impérialistes.
Le massacre de Suruç du 20 juillet 2015, quant à lui, est la mise en œuvre du coup d’État fasciste du palais d’Erdogan contre la volonté démocratique du peuple, depuis le soulèvement de Gezi de 2013 jusqu’à l’élection réussie du 7 juin 2015.
Après la tentative du coup d’État du 15 juillet, l’état d’urgence s’est rapidement tourné vers sa cible principale, le mouvement démocratique national kurde, la dynamique révolutionnaire-démocratique, les luttes des travailleurs et des opprimés. La terreur d’État fasciste en Turquie, la sale guerre colonialiste au Kurdistan du Nord, l’agression d’occupation au Rojava et au Bashûr sont sans frein. Le système présidentiel fasciste, en tant que formule pour surmonter la crise de l’État, est légalisé en 2018, avec les rebondissements électoraux des interdictions de l’état d’urgence et le truquage des votes.
Depuis 2018 et l’instauration du régime présidentielle qui installe définitivement le fascisme civile au pouvoir et avec la crise politique du régime et la crise financière qui touche toute la Turquie et le Kurdistan du Nord depuis ce moment-là, les attaques du régime fasciste d’Erdogan se sont intensifiés notamment envers la révolution du Rojava et contre les révolutionnaires et personnes progressistes avec des arrestations et emprisonnement arbitraire et des assassinats ciblé envers les avant-gardes révolutionnaires !
Nous avons brièvement vu le développement historique du fascisme en Turquie et ses transformations au cours de l’histoire. Oui, la Turquie est un régime fasciste et le fascisme n’est pas venu au pouvoir avec l’arrivée d’Erdogan même si Erdogan l’a juste transformé…
Le fascisme d’Erdogan, qui est arrivé à bout de souffle et qui a conduit le pays dans une crise financière est menacé dans les élections qui vont se dérouler le 14 mai par Kemal Kilicdaroglu, à la tête du CHP, et soutenu par cinq autres partis de l’opposition dont l’ancien premier-ministre et ministre des Affaires étrangères d’Erdogan, Ahmet Davutoglu et son ancien ministre de l’Économie, Ali Babacan. Alors que la tendance montre une victoire de Kilicdaroglu sur Erdogan, nous pouvons penser que le fascisme sera enterré dans les urnes avec Erdogan ce dimanche et que la démocratie bourgeoise verra le jour en Turquie avec un retour au “système parlementariste renforcé“ comme le propose la coalition formée autour de Kilicdaroglu ?
Il a beau nier ses origines, Kemal Kilicdaroglu est un Kurde de la minorité religieuse des Qizilbash. Il ne fait aucun doute que mille scénarios seront mis en œuvre par le fascisme turc pour empêcher un Kurde Qizilbash d’accéder à la présidence, les attaques envers sa personne sont des exemples concrets !
Néanmoins, on constate qu’une partie de la classe dirigeante et de la contre-guérilla veut utiliser un Kılıçdaroğlu contrôlé dans le processus de transition. L’équipe d’une fasciste comme M. Akşener (à la tête de IYI Parti-parti fasciste d’opposition- et ancienne ministre de l’Intérieur dans les années 90), est chargé de garder Kilicdaroglu sous contrôle.
L’annonce de la candidature de Kılıçdaroğlu a suscité l’espoir des masses opprimées, en particulier des Alévis et des Kurdes. Dans l’environnement étouffant créé par le régime fasciste d’Erdogan, certains s’accrochent à Kılıçdaroğlu avec le désir et l’espoir d’une bouffée d’air frais. Une telle attente et un tel espoir sont bien sûr compréhensibles. Qui peut tourner le dos au désir de millions d’opprimés de se débarrasser du chef fasciste ?
Cependant, il ne semble pas possible de prendre un souffle démocratique avec Kılıçdaroğlu. Cela est lié au caractère politique de l’État turc, outre l’étatisme de Kılıçdaroğlu et son refus de reconnaître son identité et la nature des forces sur lesquelles il s’appuie et avec lesquelles il agit.
L’État turc est fondé sur la souveraineté bourgeoise de la race turque de la religion musulmane sunnite. L’équivalent actuel de cette souveraineté est le régime fasciste d’Erdogan. Cette souveraineté bourgeoise raciste a produit le régime d’Erdogan et le régime fasciste reproduit cette souveraineté encore et encore. La souveraineté raciste de la bourgeoisie turque était auparavant à l’origine de la dictature fasciste du MGK. Tant que cette souveraineté raciste restera en place, le fascisme sera reproduit sous une nouvelle forme, même si cette forme change.
L’absence de liberté politique est la première cause des problèmes politiques en Turquie. L’effort pour maintenir les Kurdes et les Alévis sous la souveraineté, pour réprimer, écraser et éliminer leurs demandes de devenir des partenaires dans la souveraineté donne au régime son caractère. Pour écraser les Kurdes et les Alévis, il est également nécessaire de réduire au silence les travailleurs-euses, les femmes et les jeunes. Les travailleurs-euses, les jeunes et les femmes reçoivent également leur part du coup de poing fasciste levé pour éliminer la rébellion kurde et la revendication alévie de l’égalité des croyances. Il n’est pas possible de se débarrasser du bâton fasciste atterrissant sur la tête des travailleurs-euses, des jeunes et des femmes sans satisfaire les droits nationaux des Kurdes et les exigences religieuses des Alévis. L’espoir que la libération du fascisme puisse être réalisée par des moyens pacifiques, par le biais de coalitions bourgeoises turques, n’a donc aucun sens.
Kılıçdaroğlu et la coalition bourgeoise dont il fait partie peuvent-ils développer une action contre la domination bourgeoise raciste turque ? Ont-ils un programme et une orientation qui incluent la réalisation de la liberté politique et l’octroi de droits démocratiques aux Kurdes et aux Alévis ? Non !
Bien sûr, certaines mesures peuvent être prises pour créer du spectacle, mais tant que les fondements qui produisent le fascisme resteront en place, le film se rembobinera à nouveau.
Kılıçdaroğlu fera-t-il une ouverture démocratique avec Davutoglu, qui est l’un des principaux responsables des massacres après les élections de juin 2015, des massacres de Suruç et de la gare d’Ankara, des personnes brûlées vives dans les sous-sols au Kurdistan, et qui a poursuivi une politique d’occupation et d’expansion avec le rêve d’un “nouveau Empire Ottoman“ lorsqu’il était ministre des affaires étrangères et premier ministre du chef fasciste ? Arrêtera-t-il le fascisme avec une fasciste comme Akşener, responsable de milliers de meurtres perpétrés par l’État dans les années 90, l’une des porte-parole politiques de la contre-guérilla ? Allégera-t-il le fardeau des travailleurs et des ouvriers avec une personne comme Babacan, qui est le gardien des monopoles internationaux en Turquie ? Kılıçdaroğlu peut-il apporter une solution aux problèmes fondamentaux de la Turquie avec cette équipe ?
Certains pensent que le départ du chef fasciste, sous quelque forme que ce soit, est un progrès. Dans son discours après l’assassinat du journaliste Hrant Dink, Rakel Dink a déclaré : « Rien ne peut être fait sans remettre en question les ténèbres qui ont créé un meurtrier à partir à partir de sa naissance ». C’est exactement ce que nous disons. L’État turc est un marécage bourgeois raciste-nationaliste-politique islamiste-fasciste. Une bourgeoisie qui ne se débarrasse pas des divers adjectifs fascistes qui la précèdent peut-elle assécher ce marécage ? La bourgeoisie turque est condamnée à ce marécage parce qu’elle s’en nourrit, qu’avec son aide elle maintient le joug colonialiste sur le Kurdistan, qu’avec son aide elle peut entreprendre des invasions pour les rêves de Mossoul-Kerkuk et les ambitions expansionnistes néo-ottomanes bras dessus bras dessous avec des gangs islamistes politiques fascistes, qu’avec son aide elle condamne les travailleurs-euses à la faim et au chômage et qu’elle ajoute du profit à ses profits.
Tout courant politique qui n’adopte pas le programme d’assèchement de ce marécage fasciste-colonialiste ne peut avoir un caractère démocratique, même au sens bourgeois du terme.
Les socialistes et communistes, peuvent voir et soutenir un mouvement démocratique, même s’il a un contenu bourgeois, dans l’intérêt des classes ouvrières et laborieuses. Car il s’agit d’une avancée contre le fascisme. Soutenir un mouvement qui ne vise pas le fascisme et qui ne prend pas position contre le colonialisme ne signifie rien d’autre que tromper le peuple.
Le front bourgeois est dans la confusion et dans le chaos le plus complet. Il n’a aucune vision de l’avenir. C’est précisément maintenant qu’il existe d’énormes possibilités d’élargir l’espace du front démocratique populaire en Turquie en Kurdistan du Nord !